Des lieux et des consignes

Ma chambre=> Organisation de l'espace:

Ma chambre est un véritable capharnaüm. Petite dans l'ensemble, elle contient des meubles trop imposants pour pouvoir exploiter correctement l'espace. La première chose que l'on apperçoit en ouvrant la porte est le lit, une place et demi, mais occupant bien 1/3 de l'espace, au fond, face à une fenêtre en double vitrage, orientée vers l'Est.
Si l'on se considère toujours dans l'encadrement de la porte, on trouve, à sa droite, le très large profil d'une armoire qui peine pourtant à contenir mes vêtements (pourtant peu nombreux, je vous assure).
A gauche, un bureau impressionnant, qui, en compétition avec l'armoire, possède un plateau de travail si étroit que je ne m'en sers que pour y poser ce qui traîne, et fais mon travail sur mon lit, ou à même le sol.
En face du bureau se trouvent deux étagères en fer forgé blanc, les deux seuls meubles que je compte garder lorsque je vais refaire ma chambre, et qui contiennent ce que j'ai de plus cher dans cette pièce: mes livres, ma chaîne-hifi et mes CDs, un coffret de plumes, d'encres et de cire à cacheter, une longue boîte de différents crayons à papier et de couleur, des classeurs remplis de souvenirs.
Reste mon piano, callé entre le lit et la fenêtre, espace assez étriqué mais le seul pouvant contenir l'instrument en laissant à ma chambre un semblant d'ordre.
Enfin, mon ordinateur portable, trop large pour tenir sur mon bureau, attend, posé aux pieds du lit, que je refasse ma chambre.

La Fac=> "On m'avait dit que..."

On m'avait dit qu'à la fac... Ah! Si seulement on ne m'avait rien dit!

La librairie Privat=> Présence d'un personnage:

Y entrer est comme se retrouver dans un sanctuaire. Malgré le monde et le bruit, je ne perçois soudain plus aucun son. Il n'y a que moi et une sorte de vide autour, puis une centaine d'yeux qui m'observent.
Comme une présence, un personnage qui apparaît soudain, les livres s'animent, se personnifient et me testent.
C'est eux qui me choisissent, pas l'inverse.
Ils m'attirent à eux pour mieux m'observer, ils me détaillent, me scrutent et lisent en moi, sûrement mieux que je ne pourrais les lire.
Eux-même décident si je suis apte à découvrir ce qu'ils renferment, et, si je ne le suis pas, ils m'éloignent doucement, l'air de dire "peut-être, une prochaine fois", et me dirigent vers d'autres compères, pour qui je correspondrai mieux.

Riverie=> Perceptions éprouvées dans ce lieu:

J'ai toujours pensé qu'il était impossible de rester indifférent à ce petit village de 270 habitants, classé monument historique et situé entre Lyon et St Etienne. Peut-être le fait qu'il ait bercé mon enfance me rend moins objective, mais j'ai toujours été étonnée par ce sentiment de calme et de paix intérieure qu'on éprouve dès qu'on y pose un pied.
D'abord, tout nous paraît plus gris, les rues, les maisons de pierres, et l'on se retrouve dans une autre époque, comme transporté dans un film en noir et blanc.
Tout est très calme et rien ne parvient à perturber cette quiétude, pas même l'entrain des nombreux touristes qui viennent le dimanche visiter le village.
Ensuite, lorsqu'on dépasse la place centrale vers laquelle convergent toutes les maisons, et qu'on arrive au chemin de ronde, on est comme éblouis par une douce clarté émanant de ce bleu et de ce vert que nous offrent le ciel et la longue étendue de prairies qui s'étendent en contrebas, jusqu'à l'horizon.
La proximité de montagnes rend l'ambiance presque sacrée, même la pluie n'altère en rien cette bulle de sensations, mais apporte, en prime, une délicieuse odeur de terre mouillé et d'herbe fraîche.
J'ai toujours pensé, en regardant les cimetières qui longent des nationales, voire des autoroutes, que l'inscription "repose en paix" prenait une tournure ironique. Dans le cimetière de Riverie, l'expression prend tout son sens.
Il ne faut cependant pas croire que le village est si calme qu'il en devient fade, non. Il offre de fabuleux produits paysans et fermiers, qui sont autant d'éclats pour les papilles.
Aucun chavroux ne saurait égaler leurs fromages de chèvre, aucun bâton de berger n'arrive à la cheville de leurs saucissons et charcuteries. Leurs fruits sont inégalables et font les meilleures confitures, et tout n'est que saveur.

Londres=> Le moins de verbes possible:

L'architecture,
L'ambiance,
Un rêve d'enfance.
Une langue étrangère, mais si familière,
Un état d'esprit,
Des rues pleines de vie.
Un projet, une ambition,
Un désir si profond,
Un coeur à deux maisons.

Une bâtisse baroque au bord de mer=> Une métamorphose:

C'est lorsque le soleil se couche et qu'il n'offre plus que quelques rayons, que sa splendeur prend tout son sens.
Son architecture baroque, légèrement illuminée, offre à la mer quelques reflets de ses traits délicats.
Puis le soleil se couche, et tout s'éteint.
La bâtisse, sombre, devient presque invisible.
Qui s'y attarderait ne la verrait peut-être pas, et s'ils la voyaient, peut-être ne voudraient-ils pas s'y attarder.
Quand la lumière scintille de nouveau, pourtant, personne n'y fait attention. Ses murs blancs attirent l'oeil pour de mauvaises raisons: ils éblouissent la mer, qui de bonne grâce étincelle. Elle vit son heure de gloire et la bâtisse, immobile, attend patiemment le soir.
Lorsqu'elle sera en clair-obscur, de nouveau la plus belle, elle sait que la mer lui rendra la pareille.