A partir d'une image...

Les voyages ne faisaient pas vraiment partie de leurs habitudes, mais là encore sous leur parfait déguisement de touristes ils avaient dans leur intérieur profond l'impression de partir à l'aventure; une aventure où les choix douloureux conditionnent la victoire du coeur.

Leur couple allait mal tourner, emporté dans le cycle constant d'un quotidien vidé de toute contenance. Pour ne plus tourner en rond, Marc Angelo avait pris l'initiative de cette évasion à la campagne. Erye pestait encore pour les émissions qu'elle allait manquer durant la semaine et du confort, qu'offrait son lit lors de ses 10 heures de repos journalier, à mettre de côté. Elle n'avait pas réellement conscience que la survie du couple qu'elle a tant désiré tenait son salut dans ces 7 jours.
Marco voulait la liberté, Erye a imposé la sécurité en organisant tout avant le départ. Il était blasé de voir sa tentative détournée, mais la route lui fit retrouver le sourir, il sentait à nouveau ce sentiment d'acomplissement de tous les hommes qui ont surpassé les dogmes de leur monde pour partir à la conquête de l'inconnu. Le GPS activé par Erye, pour ne pas perdre de temps en recherches inutiles disait elle, venait troubler sa rêverie. D'ailleur cela lui permis d'anticiper le changement brutal de voie d'un automobiliste.
Il mit ça sur le compte de la fatigue et s'excusa d'aller trop vite. Avant même d'avoir exprimé l'idée de faire un arrêt non prévu, flotait déjà une atmosphère tendue entre les deux victimes de l'amour. La voiture vira a droite et sortie de l'étoufante autoroute, Marc Angelo n'entendait même plus les gérémiades d'Erye, il voulait s'arrêter et n'allait pas céder. Le calme était revenu mais la voiture roulait toujours, les idées de Marco défilaient au rythme des bandes blanches d'asphaltes avalées par la gomme des pneus beaucoup trop applatit par la montagne de choses innutiles entassées dans la voiture, choses prises par sécurité. Il se sentait comme une colombe aux ailes brisées dans une cage d'acier dont il a lui même verouillé les issues. Mais un brin d'espoir que tout se passe bien vibrait en lui car depuis longtemps le rêve éveillé ne lui était plus trop permis alors qu'a présent il devenait son dictateur. Les endroits pour faire un arrêt étaient nombreux sur les nationales de la région mais le conducteur entré dans sa transse maintenait le dégré minimum de vigilence pour suivre la courbe dessinée et éviter les obstacles. A ses côtés Erye ne se souciait plus de lui, elle jouait avec le vent en inclinant la paume de sa main qui dépassait par la vitre ! Il sentait le couple battre de l'aile, et voyait en ça un signe de vie. La vitre de la voiture était bien sale, il passait ses pensées aux essuies glaces, quelque chose clochait et tout semblait flou à présent, les pensées étaient intactes mais ne se rengeaient pas dans les étuis appropriés, tout son espoir gelait pour réapparaitre aussi tôt. il finit par sursauter juste au moment ou un court chemin déviant de la route se profilait. Marco arrêta la voiture au bout de celui ci, et aperçu non loin en contrebas des rochers au bord d'une grande rivière. "La rivière des amoureux" dit sa femme machinalement, elle venait de le lire sur le petit écran de la voiture. Lors de leur petite marche qui les amenna en ce lieu marco, qui avait un poste de gestionnaire de qualité dans les centrales électriques, se disait que seules les turbines des barages savent combien sont lourdes les rivières... ce fut la seule pensée de Marco. Il se forçait à en avoir une autre mais rien ne venait. Il se retourna et regardait sa voiture plutot haut de gamme avec fierté, elle resplendissait au milieu de la nature. Il n'était pas mécontent de la conduire en tout cas. Sa femme la tête enfoncée dans son large chapeau ne fit aucunne remarque sur le ciel gris de ces vacances pourtant c'était dans son habitude de parler de la pluie et du beau temps, mais elle était trop occupée à monter le scénario bancal d'un pollar de seconde chaine de télévision à partir d'une mèche de poil qui flotait mise en relation avec l'inscription "mimi je t'aime" gravée sur le rocher où elle se tenait. Le silence pris possession du lieu, même les vague se taisaient. Une tension montait en puissance, comme si le fait de se tourner le dos avait entamé le compte à rebour des duels de westerns, il falait qu'il attaque le premier : "je te quiBANGte" Le pneu venait d'exploser, le sous-gonflage chauffe le pneu jusqu'à la rupture. L'oreille d'Erye savait la nouvelle mais ne disait rien, question de survie. Marc Angelo avait le souffle court, sa femme le rasura en lui disant que ce n'est pas grave, que c'est comme tout, ça se répare... mais pour lui revenir en arrière aurait été un acte de soumission, il voulait se détacher de tout, n'être plus là, n'être plus. Il était seul maintenant, il lui falait une roue de secour. Cette idée lui déplu... Sa femme ne paraissait plus sur les images envoyées à son cerveau, cela ne changeait finalement que peu de chose, il brisa la voiture sur une dale de béton, il avait enlevé le frein et a oublié de le remettre... Il se sentait si vide qu'il faillit retomber sur les rochers à cause d'un bourasque de vent. Tout était figé dans sa vie mais s'était rendu compte que sa femme en était le frein, qu'elle le maintenait loin de ses rêves mais il est maintenant décidé à changer cela. Pour l'instant il accusait les sacades, comme un jeune oiseau qui déploit ses ailes dans le vent pour la premiere fois ou encore les pas maladroits des fourmis qui se reveillent après les jours froids d'hivers, il était au ralentit mais une chaleur profonde commençait à règner en son sein, il devenait moins brusque, serein comme un guerrier sortant de son dernier repos avant le combat. Il se sent de taille, l'inscription sur le rocher lui rapellait ses "rêves de mome" et comme seul un enfant peut vraiment le faire, il gonfle ses poumons et prend une mine décidé, remonte la voiture en 4eme vitesse donne les clefs à sa femme lui dit avec un grand sourire :
"tiens prend ça t'en aura besoin pour ne pas rester statique, jusqu'a présent je l'ai été, collé à toi, mais c'est finit j'ai besoin de liberté, j'ai besoin de folie et j'ai cru qu'avec le temps ça aurait pu changer, mais c'est moi qui ai changé, c'est moi qui ai perdu toute chance de réaliser mes rêves. Ce n'est pas la vie que j'avais souhaité, et je suis certain qu'a 36 ans on peut se permettre de tout refaire. Te soucie pas de moi, j'ai retrouvé mes ailes, j'avais l'espoir désuet de changer quelque chose par ce voyage mais tout par à vau l'eau celà n'a fait que refléter le pale portrait du couple. C'est aujourd'hui que je t'ouvre mon coeur, je suis des plus sincère et c'est une victoire pour moi, j'aime la vie, mais je ne t'aime pas, je te salue de loin car te toucher me fait mourrir de l'interieur, j'ai aimé notre jeunesse, telement que j'y suis resté, désolé d'avoir pas su te garder, je m'en vais après des années d'apnée, je largue les amares et met les voiles, notre rivière n'était qu'un ruisseau qui s'asséchait, il nous a emmené près de cette rivière morne et constante mais je m'en vais dans une autre direction, je m'envole vers d'autre horizons, ici le ciel est gris, et je souhaite mettre de la couleur dans ma vie. Au revoir Erye."
Marc Angelo s'en fut en courant, laissant tomber larmes de joie sur mélancolie; Erye n'avair même pas eu le temps de balbutier des mots à travers toutes ces larmes, elle n'eut aucunne nouvelle de lui si ce n'est des signatures généreuses sur des papiers transmits par des hommes froids et constants plusieurs mois après. Elle avait fait une croix sur l'amour tout comme elle avait mis une croix sur les voyages, il suffit d'un pour tout détruire, c'était vraiment trop dangereux.
Marco... on ne sait pas, il n'est plus dans notre monde, on ne saurait comprendre les désirs fou de ce monstre au grand coeur innutile! Etouffé par les bras de Morphé, on ne saura jamais si les rêves lui ont apporté ce qu'il cherchait, ou, déçu de ne trouver d'amour fou il s'était résolué à le devenir pour échapper à sa liberté.